1. |
Les eaux troubles
02:22
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Francesco était un homme sans histoire. Un père de famille normal. Un collègue discret. Un citoyen modèle.
Pendant longtemps, il est passé à côté des autres, comme de lui-même, sans rien comprendre.
Les gens qui le croisaient disaient qu’il survivait, mais c’était déjà trop héroïque, en vérité.
On avait plutôt l’impression qu’il sous-vidait. C'est-à-dire qu’il vivait sous-vide. Comme asphyxié.
Il ne s’en plaignait pas vraiment. Il ne connaissait rien d’autre. On lui avait pas appris…
Des bateaux ivres, des bateaux fantômes tanguaient tant en son corps qu’en son cœur s’abattait la chamade.
Comme d’autres lui, infondés, en dépit de lui-même. Une trajectoire en eau trouble, sans même le savoir.
Il fallait squatter de tristes auberges à la recherche de pince-cœurs.
Louer les services d’hirondelles et s’égarer dans les passe-montagnes.
Prier le collagène sur le bout des lèvres.
Croquer les Calanques comme des dunes de glaise.
Luire de toute sa splendeur au crépuscule des êtres abjects.
Paraitre plus grand qu’un orage et vivre avec son propre reflet.
Pourtant, une nuit, Francesco entendis ceci:
«Apri gli occhi finché puoi, perché l'approccio di un altro tempo ti abbagliato del suo inchiostro lacrimale. »
« Ouvre les yeux tant que tu peux, car l’approche d’un autre temps t’éblouis de son encre lacrymale. »
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2. |
Route 666
05:38
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LUNDI MATIN / VENDREDI SOIR / TRAMWAY / BOSSER / DECEDER
VIE CADANSéE / CERVEAU VIDé / LA TIQUE ATTEND / MOI JE ME PENDS
A loisir l’écueil du temps frôle la joie des gens.
Route six cent soixante six
STAGE DE GAIETé / DANS TOUTE LA FRANCE / POUPéES DE SABLE / COULENT SOUS LES PONTS
LES ENFANT-PAILLES BRÛLENT VITE
DES "CHEVALS" PÂLES Déferlent
SUR LA ROUTE 6 / SIXTY SIX
DES CHATS Cloués DANS LE DOS
VOIENT S’éloigner LE JOUR
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Y’en a qui s’écartent de la voie.
Oh Francesco Foresta
Construis la tienne à ta guise
Avant qu’ la route 666 ne t’enlise.
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3. |
Palabres
04:15
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Parole de velours représentant placier
Palabre vautour second couteau d’acier
Parole courant d’air prédicats enrhumés
Palabre en papier pour te moucher le nez
Paroles alentours on se sent acculé
Palabres détours c’est pour mieux t’endormir
Avancer encore. Elargir le spectre et voir ailleurs.
Epuiser les dictats, essuyer les plâtres. Sauter à poil dans le vide.
Noyer l’impensable dans un souffle pur et fécond
S’exprimer dans la rue, péter les plombs, sillonner la clameur.
Un sbir dans mon placard me dit comment pisser.
Ses sourires convenus laissent des traces sur mon parquet.
Je déclame pour lui cette oraison funèbre
Qu’il comprendra pas même au fond des ténèbres
On nous a promis d’arrêter les comètes
Moi si ça continue j’me casse de cette planète.
Avancer encore. Elargir le spectre et voir ailleurs.
Epuiser les dictats, essuyer les plâtres. Sauter à poil dans le vide.
Noyer l’impensable dans un souffle pur et fécond
S’exprimer dans la rue, péter les plombs, sillonner la clameur.
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4. |
La montagne
03:43
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5. |
La noyade
07:00
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Tout s’est passé à la fin de l’hiver
La neige fondant remplissait les rivières
Grives musiciennes et bruants des roseaux
Fidèles aux premiers jours du printemps
J’ai préparé mon bon vieux canoë
J’ai préparé mon bon vieux sac à dos
Une paire de jumelle pour les rapaces
Une canne à pêche pour les truites farios
On est parti seul sur les flots
Elle ma vallée moi le vaurien
La tête ailleurs pleine de mélodies
Sans les gadjos de mon réseau
La libellule et le lézard
Reine de grâce roi de paresse
Me considère comme l’un des leurs
Lorsque mon œil brille d’allégresse
Tous les charognards, les vautours
Les circaètes jean Le Blanc
Choient le vœu de pouvoir m’étriper
Après que la nuit soit tombée
Je m’suis posé sur le côté
Car j’en avais marre de ramer
Parfois il faut savoir s’arrêter
L’avenir c’est l’instant présent
Deux chouettes effraies sont apparues
Elles se sont dressées devant moi
La première transportait un diamant
L’autre un cadavre de serpent
J’ai vu se dilater mon ombre
J’ai vu mon reflet s’effacer
J’ai senti mon corps m’abandonner
Au dessus de la canopée
Un météore s’est abattu
Sur le chemin que j’empruntais
Faisant brûler toute la forêt
Faisant fi de mon désarroi
Je repartais dans mon bateau
Entouré de milliards d’insectes
Tous les rampants ne pouvant nager
Prenaient part à mon odyssée
J’étais recouvert de piqûres
De morsures, plaies, blessures
Le venin circulait dans mes veines
Rien qui diffère de la normal
L’horizon bleu s’est obscurcit
Bientôt la pluie comme des cailloux
M’a fait douter pour la première fois
Au point d’en lâcher ma pagaie
Les crêtes ont remplacées le ciel
J’en ai même chopé des cheveux blancs
Quand j’arrivais près de la Dent Creuse
Une roche réputée dangereuse
Les vagues hurlaient dans un chaos
Le nom du démon Léviathan
Cet ennemi de la création
Tenant le fer pour de la paille
Avant même d’avoir pu crier
Je me retrouve dans le bouillon
Poupée de chiffon entre les crocs
On vaut pas grand-chose en enfer
Plus de surface, plus de repère
Je m’agitais comme un damné
Cherchant la faille à cette galère
Ou chaque instant compte pour une heure
La pression me tient par le fond
C’est à peine si je peux bouger
Je commence à manquer un peu d’air
J’en suis pas à ma première tasse
J’arrive pas à m’en dépêtrer
Je suis coincé sous cette putain de roche et
Je tente encore de rester en vie
Mais cette fois ci j’crois qu’c’est fini !
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6. |
La montagne 2
05:22
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Eh ! Tu m’dis que des mots
Qui ne portent pas de noms
Qui serpentent quelque part
Tapies dans les tréfonds
Eh ! Écoute tous les maux
Que j’ai pu éviter
En me faisant des promesses
Là haut sur la montagne.
Mais tes vœux s’en balancent,
La haut dans la montagne
Eh ! Dis moi, tes sourires… que semblent-ils nous dire ?
Ici tout passe dans les yeux. Triche pas face à la montagne.
Eh ! Tu marches sans mots dire. On dirait que t’as pas la tête.
Tu crânes comme une allumette, très loin du haut des montagnes.
Mais tes vœux s’en balancent,
La haut dans la montagne
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7. |
La terre
02:16
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8. |
La forêt 1
04:31
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Avaler des couleuvres, et croire aux lanternes qu’on nous vend,
Hurler de rage et proche du but, lâcher les pinceaux… trop blasé…
On n’est pas encore assez rassasié de tous ces pantins.
Des rivières arides percent les cœurs naïfs.
On meurt parfois de trop y croire .
Puis nos anglaises poussent sous les ifs.
J’avale tout ce qui passe. J’avale tout ce qui passe.
Avale tout c’qui s’passe. Avale tout ce qui se passe.
Sans rien comprendre.
L’autre jour j’avais tellement de regrets,
Qu’un lièvre s’est figé face à moi.
Il me regardait, sans comprendre, mais son regard m’atteignait.
Animal et pourtant si perdu,
Je m’approchais près de lui pour sonder ses silences,
Mais rien n’arriva. Car soudain le temps était vain.
Soudain, le temps m’était vain.
Et lui, spectre inconscient, sans reproche ni passé,
M’a traversé jusqu’à me libérer des frontières de ce corps.
J’en suis sorti maintenant. Et je ne pense pas m’en remettre.
Je suis les ombres errantes à présent.
Et c’est ainsi que je délaisse mes liens........
que je dépose ma laisse.
J’avale plus ce qui passe. J’avale plus ce qui passe.
N’avale plus c’qui s’passe. N’avale plus ce qui se passe.
Sans rien comprendre.
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9. |
La forêt 2
02:59
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10. |
La forêt 3
04:37
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Est-ce que la vie t'attend ?
O questa é la morte ?
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11. |
L'éternité
04:16
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